PERSONNE N’A PEUR DES GENS QUI SOURIENT

 

Véronique Ovaldé

 

livre

Elle sourit en permanence, personne n’a peur des gens qui sourient, n’est-ce pas. 

 

Littérature générale francophone

 

Contemporain     Suspense

Adulte

 

   Un jour de juin, Gloria embarque ses filles sans préavis pour la maison alsacienne où, enfant, elle passait ses vacances.

   Quelle menace fuit-elle ? Pour le savoir, il faudra revenir en arrière, dans les eaux troubles du passé, rencontrer Giovannangeli, qui l’a prise sous son aile à la disparition de son père, lever le voile sur la mort de Samuel, le père de ses enfants, et comprendre enfin le rôle de l’avocat Santini dans cette histoire.

   Jusqu’où peut-on protéger ses enfants ?

Critique par : Morgane R.

 

    Je remercie les éditions J’ai Lu pour l’envoi de ce livre. La quatrième de couverture promettait un roman à suspense de plus prenant, aussi étais-je curieuse d'en découvrir le récit.

    L'écriture de Véronique Ovaldé est claire et travaillée avec subtilité pour être assez agréable et vivante. Si l’histoire est construite autour du point de vue du personnage principal, Gloria, ce qui en fait un récit particulier est la présence en parallèle d’un narrateur omniscient qui nous apporte des précisions et nous prend parfois à partie comme s’il nous racontait l’histoire en direct. Les chapitres alternent situation présente et retours en arrière afin de nous expliquer comment l'histoire en est arrivé là. Par ce biais, l'auteur en profite pour nous donner plus d’informations sur les personnages et leur histoire. Contrairement à ce que j'attendais pour un roman décrit comme « tendu à l’extrême », le rythme du récit était beaucoup trop lent du fait de beaucoup de longueurs et de détails superflus. Si les lecteurs s'attendent à beaucoup de rebondissements, à quelque chose de haletant, il est bon de préciser que les trois quarts du livre ne sont qu’une suite de faits le classant plus de saga familiale avec ses secrets que du grand suspense ou du thriller. Au fur et à mesure de l’histoire, les personnages se dévoilent, on reconstitue le puzzle pour arriver au dénouement final qui n’est pas celui auquel nous croyons.

    Côté personnage, nous avons avons tout d'abord Gloria, une jeune femme a qui la vie n’a pas fait beaucoup de cadeaux, à l'enfance difficile et qui se retrouve donc rapidement à devoir se débrouiller. Heureusement qu’elle peut tout de même compter sur des amis de son père pour l’aider : Tonton Gio, son associé avec qui il a ouvert un bar, et Santini, son avocat. Les nombreux retours en arrière nous montrent les répercussions que son passé a sur elle, comment il l’a forgée et continue de la hanter : et en  voulant à tout prix éviter de reproduire le comportement de propre mère avec ses filles, Loulou et Stella, elle devient extrêmement surprotectrice. Les personnages secondaires sont bien travaillés et intéressants, voire plutôt  attachants pour certains. La manière dont l'auteur les met en scène est assez crédible et donne une certaine forme d'authenticité au récit. Côté atmosphère, l'auteur a su bien choisir et exploiter les lieux où se déroule l'histoire pour accentuer l'ambiance parfois lourde qui entoure les personnages : entre la Provence où la vie est douce et une vieille maison humide au bord d'un lac Alsacien, le décor est planté et impose au retranchement qui réveille les vieux souvenirs.

    Personne n’a peur des gens qui sourient tisse le portrait d'une mère prête à tout pour protéger ses enfants. Malgré un rythme plutôt lent qui fait perdre son impact au texte, les révélations finales m’ont plutôt plu. C'est un livre qui, je pense, pourra plaire à ceux qui recherche un récit vivant sans pour autant être grands amateurs de thriller.  Un récit qui se lit vite et bien.

06

Intéressant

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