LA DERNIÈRE HEURE BLEUE

 

Angélique Dupont

 

la derniere heure bleue angelique dupont

Lointaines les douleurs et les joies, absents le passé et l’avenir, tout n’était que bruits, vent et pas sur le chemin. Mais celui qui voyait sans artifice pourrait-il reconnaître sa maison ?

 

 Publication de l'imaginaire

 

Fantastique    Horrifique

Adolescent

 

   « La nuit s’obstinait au silence, figeant la ville dans sa froideur. La terre, elle, gardait précieusement la vie en son sein. Bruyante, abondante, celle-ci sillonnait les profondeurs de sa nourricière. Elle allait et venait de toutes parts, cherchant sa voie à travers les galeries obscures, espérant trouver les lieux désirés avant que les tourments ne l’emportent dans une ronde incessante. »

   Maxime, une jeune adolescente passionnée par la musique se retrouve sévèrement blessée alors qu’elle tentait de venir en aide à une vieille femme. Elle devient alors la proie de visions éprouvantes, peu à peu contagieuses et dangereuses.

Critique par Morgane R.

 

    Quand j'ai reçu ce livre via Histoires de Romans et l'auteur - que je remercie - je ne savais absolument rien le concernant. Je trouvais la couverture plutôt intrigante, mais je ne savais pas à quoi m’attendre et surtout je n’avais pas du tout imaginé que je découvrirai une histoire telle que celle-ci.

    Dès les premières lignes, nous avons l’impression que l’auteur manie à la fois un crayon et un pinceau tant sa plume est à la fois poétique et très graphique. À travers les nombreuses descriptions, plus qu'un roman, nous avons l’impression de voir un tableau se dessiner petit à petit sous nos yeux. Toutefois, le rythme de l’histoire n’en est pas pour autant lent. Le livre est court, ainsi que les chapitres, le récit est fluide, et les pages se tournent toutes seules. L’auteur emploie un vocabulaire simple issu du langage courant, ce qui rend l’histoire accessible à tous.

    Maxime, le personnage principal, est une jeune fille de treize ans, passionnée de piano. Bien qu’elle soit entourée des gens habituels qui gravitent autour de chacun de nous – parents, amis, professeurs – les adultes sont froids et impatients avec elle, voire méchants, ce qui l’isole considérablement. À travers ce comportement, l’auteur souligne le décalage et la solitude que les adolescents ressentent souvent face aux adultes qui ne les comprennent pas. Maxime est à un âge où l’on se cherche et elle doit trouver ses réponses seule. Après avoir été mordue par un chien, sa vie ne va plus être la même. Le choc va provoquer chez elle comme un déclic, et son inconscient fera tout pour la pousser à s’affirmer et prendre conscience de qui elle est réellement. L’auteur nous plonge dans un univers sombre et semble dépeindre un tableau de cauchemar où le rouge, le bleu et le noir sont les couleurs prédominantes et pratiquement les seules évoquées. À cela vient s’ajouter le blanc, au fur et à mesure que le personnage avance vers la lumière et la libération. La peur, la haine, la colère, la rage sont les sentiments principaux qui mettent le lecteur sous tension et en empathie avec Maxime. L’intrigue est pour le moins déroutante : elle alterne actions et moments contemplatifs. Le lecteur n’arrive pas très bien à faire la différence entre les visions et la réalité ce qui le plonge dans une profonde confusion. A travers son histoire, l’auteur veut faire passer des messages forts et va utiliser pour cela des procédés tout aussi forts et frappants. L’exagération est son outil principal, notamment par le biais de scènes violentes : son but n’est pas d’avoir des scènes violentes pour la violence ou pour faire peur, mais pour faire comprendre au lecteur la force de ce que Maxime ressent et vit, et pour nous faire réfléchir.

    Même si l’auteur souhaite faire passer un message précis, l’interprétation de son œuvre est propre à chacun, comme c’est le cas pour n’importe quelle forme d’art, et je trouve que c’est encore un plus pour le livre. Je dois avouer qu’à la fin de ma lecture, j’étais confuse et perplexe. Je ne savais pas quoi penser de ce livre court, mais marquant. En prenant le temps d’y réfléchir et une fois que j’ai compris où l’auteur voulait en venir, je trouve qu’elle a fait preuve d’une grande ingéniosité dans son travail. Son livre est provoquant, marquant, obsédant. J’y pense encore alors que cela fait plusieurs que je l’ai terminé. Pour moi ce livre est une petite pépite. Si vous cherchez quelque chose de bouleversant, n’hésitez plus.

note

perturbant

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